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ASGARD COSTUMES
9 mars 2020

Le costume Viking

Il est rare de découvrir des vêtements de la période viking. Seules de petites pièces de tissu conservées dans les sépultures de Vikings appartenant le plus souvent aux couches supérieures de la société ont été découvertes. La reconstitution de leurs tenues vestimentaires est donc complétée par d'autres sources telles que les fibules, les stèles historiées de Gotland, les tapisseries (Oseberg, Bayeux...), les statuettes et les oeuvres littéraires.

Comme les hommes et les femmes d'aujourd'hui, la tenue variait selon le sexe, l'âge, le statut social et probablement le lieu. Les vêtements ordinaires, pantalon et tunique pour les hommes, robe et tablier pour les femmes, étaient réalisés à partir des matières locales à disposition, comme la laine et le lin, tissées et parfois teintées. La confection des vêtements était alors la prérogative des femmes.  

Pièces de soie découvertes dans la sépulture d'un homme à Mammen. Photo du Musée National du DanemarkCependant, certains textiles étaient importés comme le démontrent des pièces de tissu trouvées dans des tombes de personnes riches. Les classes supérieures affichaient leur fortune en se parant de soie et de fils d'or en provenance de terres lointaines comme Constantinople. 

Si l'habillement se caractérise avant tout par le confort et la praticité, tous les témoignages historiques démontrent que les Vikings accordaient une importance certaine à leur apparence. Les vêtements ont pu être repassés à l'aide de pierres plates chauffées selon des découvertes archéologiques. Et ils complétaient de manière ostentatoire leur tenue avec des bijoux. 

 

Les matières et les couleurs

Les matières
  • Le lin représente environ 40% des découvertes de tissu de l'Age Viking. Il devait donc non seulement être un produit phare du commerce mais également faire l'objet d'une culture importante pour la conception des vêtements. Plusieurs sites au Danemark prouvent que le lin était produit à ​​une échelle quasiment industrielle durant cette période. La recherche a démontré que plus de 20kg de plantes de lin étaient nécessaires afin de produire suffisamment de matière pour réaliser une seule tunique. En outre, du moment où le lin était semé jusqu'à ce que la tunique soit cousue - ce n'est pas moins de 400 heures de travail qui étaient nécessaires.

=>  Le chanvre et l'ortie sont les autres fibres végétales couramment utilisées pour la confection textile en Scandinavie.

 

  • La laine, cardéefilée et tissée pour obtenir une toile appelée vaðmál, était utilisée non teinte, dans toutes ses couleurs naturelles qui s’étalent du brun au noir en passant par le gris, pour les vêtements de tous les jours, les vêtements de travail ou de voyage. Cette fréquence des vêtements non teints semble avoir été plus grande en Islande qu’en Scandinavie. Toutefois, la laine blanche, quant à elle, semble avoir été rarement laissée non teinte.

Métier vertical et laines teintées, à Ribe, Danemark - photo par Joëlle Delacroix

  • La soie pouvait faire partie du butin des raids menés par les Vikings mais elle a été aussi largement importée grâce aux liens commerciaux qu'ils entretenaient, en particulier avec la Perse et Constantinople, comme en témoignent les découvertes en Norvège à Ness dans la municipalité de Hamarøy (comté de Nordland), à Gokstad (comté de Vestfold), à Sandanger dans le quartier de Sunnmøre, à Nedre Haugen (comté d'Østfold), à Birka à proximité de Stockholm, ou encore la centaine de petits fragments de soie retrouvés dans la sépulture d'Oseberg. Ces derniers sont ornés de motifs liés aux symboles religieux d'Asie centrale, dont un Shahrokh, un oiseau qui, dans la mythologie perse, représente une bénédiction royale. La soie ainsi importée est, pour une partie, tissée en utilisant une technique appelée samite, une méthode de tissage oriental sophistiquée. Beaucoup de pièces de soie ont été coupées en fines lanières et utilisées pour décorer des habits et des accessoires tels que les chapeaux.

  • Le cuir permettait de fabriquer des chaussures, des ceintures, mais aussi des vêtements "imperméables" à partir de peaux traitées avec de la cire d'abeille ou de l'huile de poissons.

  • Les fourrures (ours, rennes, zibelines, martres, écureuils) venaient agrémenter les capes des hommes, les châles des femmes et les couvre-chefs tout en permettant de lutter contre le froid.

 

Les couleurs

La coloration était obtenue en faisant bouillir les matières premières avec diverses plantes.La laine était plus facile à teindre que le lin, les couleurs n'en étant que plus vives.

Couleurs des laines à l'Age Viking

Voici les couleurs majoritairement utilisées d'après les découvertes archéologiques:

  • le jaune provenait probablement de l'oignon, cultivé par les Scandinaves.

  • Le bleu provenait soit de la guède, une plante locale, ou de l'indigo un colorant importé. Le bleu n'a été trouvé que dans les sépultures de personnes fortunées, ce qui donne à penser qu'il était probablement une couleur précieuse, à caractère sacré.

  • Le violet provenait du lichen pourpre et était essentiellement prisé en Irlande et au Groenland.

 

  • Le vert provenait d'un mélange de guède et d'oignon. La couleur verte n'a été retrouvée qu’en Scandinavie.

 

  • Le rouge provenait de la Garance utilisée en France et en Angleterre, et du gaillet odorant, présent en Scandinavie. Le rouge était une couleur très prisée par les Vikings implantés en Angleterre et un marqueur de bonne fortune.

Les procédés

 

Les vêtements des femmes

	Tenue reconstituée d'une femme viking à Haithabu par Ø. EngedalLa chemise ou sous-robe

La femme viking portait parfois, en guise de sous-vêtement, une longue chemise de lin qui dépassait de manière ostentatoire sous la robe et dont le col se refermait avec un ruban noué à la base du cou. Selon les chercheurs, celle des femmes danoises était simple, tandis qu'en Suède elle était plissée. 

La robe

La robe, en lin ou le plus souvent en laine, descend jusqu'aux chevilles. Le col fendu pour mieux passer la tête pouvait être fermé avec une fibule. Elle avait des manches longues ou courtes selon la saison. Elle pouvait être simple, plissée pour les femmes de haut rang, ou être bâtie avec des pans latéraux en triangle supplémentaires pour donner de l'ampleur à la base.

La robe-tablier ou robe suspendue (Smokkr)

Généralement en laine, elle était de forme tubulaire, ou fendue sur les côtés, ou encore composée de pans de tissu supplémentaires à partir de la taille (pour s'accorder à la forme d'une robe elle-même amplifiée par ce procédé).  Une robe-tablier trouvée à Hedeby et datée du Xème siècle démontrent plusieurs techniques de couture sophistiquées.

Plus courte que la robe qu'elle venait en partie recouvrir, elle était retenue par des bretelles agrafées en-dessous des épaules avec des fibules dont la forme pouvait varier en fonction des régions et de la période (cf. bijoux ci-après). Souvent teintée, elle pouvait être brodée ou/ et galonnée.

Une autre hypothèse est qu'elle se composait de 2 rectangles de tissus (devant/derrière), sans couture, avec des bretelles fixées de la même manière. Toutefois, ce type de confection, qui n'a jamais été confirmée par les découvertes archéologiques, s'avèrerait en définitive peu pratique pour vaquer aux tâches quotidiennes. 

Le châle

En laine pour protéger du froid, le châle de forme soit rectangulaire, soit demi-circulaire, était refermé sur la poitrine par une boucle de métal. Ses bordures pouvaient être ornées d'un galon ou de fourrure.

Les accessoires

Dans les zones géographiques christianisées comme Dublin et Jorvik, les femmes vikings semblaient disposer d'une grande variété de coiffes. 

  • Le bandeau était une bande de tissu  portée autour de la tête, un peu comme une couronne. Il pouvait être porté seul, ou avec un foulard ou un voile épinglé au bandeau. Le bandeau richement décoré était souvent réalisé en brocart, une étoffe de soie rehaussée de dessins brochés d’or et d’argent (en Suède surtout), voire tissé de spirales de bronze (Finlande). Ce type de bandeau était porté par les femmes des Francs, des Anglo-Saxons, Alamans, Bavarois, Lombards et Wisigoths espagnols. 

 

  • Le foulard était noué sur la nuque et susceptible de redescendre dans le dos en une longue pointe, mais cet accessoire n'est pas attesté comme une généralité. Des foulards teints de pourpre avec des franges ont été attestés par des découvertes archéologiques.

 

  • Le capuchon était conçu à partir d'un rectangle de tissu avec un arrondi qui tombait dans le dos. Il couvrait la tête et le cou, des attaches permettant de le fixer sous le menton. Des exemples de ce type ont été trouvés à Jorvik (York), notamment en soie avec des attaches de lin. Un similaire à Dublin était fait de laine, plus rectangulaire, et avec une point à l'arrière de la tête.

 

Une hypothèse voudrait que la femme viking ait porté, à l'instar des hommes, une ceinture de cuir à laquelle elle aurait suspendu les clefs des coffres de la maison qui renfermaient les objets de valeur, et une bourse en cuir pouvant contenir de petits ustensiles de la vie quotidienne. Ceci n'a pas été attesté par les découvertes archéologiques, alors qu'il a été démontré que ciseaux, couteau, clefs, cure-oreille ou même de petites boîtes à aiguilles en os pouvaient être suspendus par des chaînettes aux fibules, les rendant de fait rapidement accessibles dans les tâches quotidiennes.

Les vêtements des hommes

Tenue reconstituée d'un homme viking à Haithabu par Ø. EngedalLa chemise de corps

La chemise de corps était généralement simple et en lin.

La blouse ou tunique

​La blouse était droite et mi-longue, jusqu'à mi-cuisses, mais il en existait un autre type, plus large et portée avec une ceinture. Ces deux types de confection sont attestées par les représentations iconographiques. Elles pouvaient être décorées de galons tissés en damier avec des fils d'or ou d'argent pour les riches, ou brodées avec des motifs. Le col de la chemise, à l'instar des robes des femmes, était fendu pour mieux passer la tête et fermé avec une fibule.

La culotte

​La culotte, en lin ou en laine, était tantôt longue et étroite, tantôt large et bouffante. Elle pouvait être attachée par un lien sous les genoux.

La culotte large composait une tenue d'apparat. Celles découvertes à Hedeby étaient même plissées.  Elle réclamait le port de bas maintenus par des agrafes ou de lanières d'étoffes dont on a retrouvé des restes dans des sépultures.

La cape et le manteau
  • La cape était attachée sur l'épaule droite ou sous le bras à l'aide d'une fibule, le plus souvent penannulaire. Elle pouvait être décorée de galons et bordée d'étoffes ou de fourrures. Afin d'assurer une meilleure protection contre le froid, le vent et l'eau, elle était parfois doublée d'une étoffe de laine, voire matelassée de duvet.

 

  • Le manteau, également connu sous le nom de "caftan" ou de "manteau Rus d'équitation," peut avoir été un phénomène spécifiquement oriental, d'après les découvertes des IXème et Xème siècles faites à Birka. Fermé du cou à la taille par des boutons en bois ou en os, et décoré avec des garnitures métalliques spécifiques et complexes, ce vêtement a été emprunté ou adapté du skaramangion byzantin, qui était un vêtement standardisé à la cour de l'empereur.

Les accessoires

Divers couvre-chefs étaient en usage, bonnets de laine mais aussi chapeaux aux formes arrondies, ou avec une pointe, les uns et les autres parfois parés de fourrure et /ou richement décorés de soie, de garnitures en argent ou de passsements d'or et de rubans.

La ceinture, confectionnée en cuir, permettait de fixer à la taille, bourse en cuir contenant tout objet utile au quotidien, des pièces de monnaie aux pièces de jeu, ainsi qu'un couteau. Elle pouvait être simple, ou décorée d'une boucle, d'un mordant et de petits empiècements ouvragés.

Les chaussures

Chaussures vikings au Musée Lofotr, Lofoten, NorvègeUnisexes, elles étaient en cuir, parfois d'une seule pièce maintenue et fermée par un lacet en cuir, parfois composées de 2 morceaux de cuir auxquels on cousait une semelle.

Certaines chaussure plus fines ont pu être décorées de motifs divers comme le suggèrent des chaussures de la fin du XIIème siècle découvertes dans le quartier de Bryggen, à Bergen (Norvège), ornées de runes brodées le long de l'ouverture jusqu'à la pointe du pied, ou d'autres encore décorées de volutes incisées.

Les vikings utilisaient également des bottes de différentes tailles.

Les bijoux

Hommes et femmes de toutes les couches de la société portaient des bijoux, sous la forme d'anneaux de bras, de colliers et de broches. D'après les découvertes archéologiques, les Vikings ne portaient pas de boucles d'oreilles. 

Les bijoux pouvaient être fabriqués à partir de divers matériaux tels que le bois, le verre, l'ambre, le fer, le bronze, l'argent et l'or. Les bijoux étaient souvent décorés de motifs géométriques, d'entrelacs, de têtes d'animaux et de bêtes aggripantes.

Les orfèvres scandinaves maîtrisaient tout un ensemble de techniques de fabrication et de décoration, à savoir le moulage, le tréfilage et le tressage, la gravure, le filigrane et la granulation, la ciselure, la niellure, le placage, la verroterie et l'incrustation de gemmes. La seule technique à avoir été absente de leur répertoire est celle de l'émail.

Les bijoux avaient différentes fonctions:

  1. élément de parure,
  2. marqueur de statut social ou économique
  3. système d'attache pour fermer les vêtements ou fixer des accessoires 
  4. symbole de protection ou de croyances
  5. moyen de paiement pour les échanges commerciaux.

 

Les amulettes

Une amulette en forme de trône avec des corbeaux découverte à Lolland, Danemark

 

Les amulettes et divers porte-bonheur étaient portés en sautoir.

L'amulette la plus répandue à l'époque des Vikings est le marteau de Thor, appelé Mjöllnir. Il était principalement en fer ou en argent, mais il en existe aussi en bronze et en ambre. Il y en avait de toutes les tailles. Il y a ceux sans aucun décor, ceux à décor repoussé et ceux ornés d'un filigrane, sur une seule face ou bien les 2.

 

Parmi les autres amulettes, on trouve:

 

  • les pendentifs en forme de fusil qui symboliseraient le feu purificateur et source de vie,
  • les pendentifs de forme ronde recouverts de motifs circulaires qui symboliseraient l'astre solaire,
  • les pendentifs en forme d'outils miniatures, symboles d'une activité et de fertilité,
  • les pendentifs en forme de bâton qui peuvent être interprétés comme des bâtons magiques, symboles du pouvoir souverain attribué au dieu Odin,
  • les pendentifs  en forme de siège cubique figurant les trône des principaux dieux, Thor et Odin,
  • les pendentifs en forme d'anneau qui sont généralement interprétés comme des symboles de souveraineté,
  • les pendentifs en forme de femmes représenteraient des valkyries, en particulier lorsqu'elles tiennent une corne à la main,
  • les pendentifs en forme de croix et les encolpions (pendentifs en forme de reliquaire parfois importés directement de Constantinople) qui ont fait leur apparition avec l'évangélisation des Vikings.

 

Les fibules

Fibules et perles de verre par Ø. EngedalLes fibules ovales, dites "tortues" étaient les plus courantes en Scandinavie mais elles pouvaient être également rondes (Finlande), à tête d'animal (Gotland), en forme de boîte ronde (Gotland) ou trilobées (Danemark).

Les fibules étaient réalisées en bronze, en argent ou en or. Elles n'étaient pas uniquement des éléments de parure puisque, portées par paire par les femmes, elles permettaient d'agrafer les bretelles à la robe-tablier, comme d'y fixer des colliers de perles ou d'y suspendre de petits ustensiles de la vie quotidienne (ciseaux, couteau, clefs, cure-oreille, boîtes à aiguilles ...).

Les fibules penannulaires étaient utilisées par les hommes pour agrafer leur cape. En fer pour les plus modestes, celles de type irlandais étaient en argent richement décorées de niellures et de filigranes dorés et furent importées en Scandinavie via la Norvège avant d'être fabriquées en Suède et en Russie.


 

Les perles

Perles de verre trouvées à Coppergate, York, Angleterre - photo par Jorvik Viking CentrePrès de 300 perles de verre ont été trouvées à Coppergate, (près de York, en Angleterre), et l'écrasante majorité d'entre elles étant d'une seule couleur. D'autres sont travaillées avec des points et motifs de différentes couleurs. Les couleurs les plus populaires étaient le bleu, le vert et le jaune.

Des perles en ambre, en os, en bois de cervidé, de coquille et de pierre ont également été découvertes.

 

 

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